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COMPOSER

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Dans le domaine de la bande originale, c’est à Alfred Newman que l’on pense avec ce patronyme, très répandu aux Etats-Unis, en lien à Hollywood avec le nom d’une prestigieuse famille de musiciens. Thomas est le plus jeune fils de ce dernier, né du mariage avec sa troisième épouse, Martha Montgomery Newman. Son frère cadet, David est également un célèbre compositeur et sa sœur Maria, soliste violoniste est également compositrice à ses heures.

 

La renommée d’Alfred n’est plus à faire car éminent compositeur du « Golden Age », il est aussi directeur musical de grandes firmes d’Hollywood. Son frère Lionel Newman est alors un célèbre chef d’orchestre (également compositeur) qui dirigea entre les années 50 et 70 l’orchestre de la 20th Century Fox pour John Williams, Jerry Goldsmith ou Dominique Frontiere).  Dans le chapitre familial, ses filleuls sont Joey Newman et Randy Newman, compositeur/chanteur bien connu de « Toy Story », « Cars » ou « A Bug’s Life ».

 

Alfred ou encore Al Newman, sera universellement réputé pour son lyrisme aiguisé et vibrant, son panache musical et sa mythique fanfare cuivrée et martiale de la Twentieth Century Fox ; il a assouplit le processus du Click track – crée par Charles Dunworth - pour les enregistrements d’orchestre dès 1934, technique amorcée par Wilfred Jackson chez Disney à la fin des années 20, qui permettait alors au compositeur lors d’une session d’enregistrement de pouvoir diriger l’orchestre et lire sa partition sans forcément regarder le timer.  Enfin, ses techniques d’orchestrations restent encore aujourd’hui inspirantes pour de nombreux musiciens.  Al Newman reste l’un des grands fondateurs du « son hollywoodien », fier représentant d’un âge d’or aujourd’hui révolu.

Incontournable créateur de musique de film de la dernière génération, Thomas Newman est un compositeur américain acclamé pour ses mélodies sensibles et son style unique reconnaissable, oscillant entre créations symphoniques, esthétique new-age épurée et sound design moderne. Newman apporte un renouveau dès les années 80/90 avec une voix musicale forte et reconnaissable, qui propose une alternative musicale aux grands mastodontes symphoniques de John Williams, Jerry Goldsmith ou Alan Silvestri. Il est fortement apprécié pour ses partitions modernes à la fois minimalistes et complexes.

Photo Composer © 2023 All rights reserved - DR  

Comme on le voit, Thomas Newman baigne très jeune dans une atmosphère où la musique est omniprésente ; dans la famille, être musicien coule de source bien que cela ne fut pas forcément le premier souhait de Thomas. A sept ans il prend des leçons de piano et de violon mais ne se sent pas toujours en phase avec cet instrument qu’il arrête au bout de quelques années, lui préférant le piano. Adolescent, Thomas est un enfant de l’ère du synthétique qui a beaucoup de facilités à assimiler les nouvelles orientations musicales qu’offrent l’informatique, il pratique les claviers électroniques et se familiarise facilement avec les samplers et les séquenceurs. Ses facultés à dissocier la technique de la composition vont grandement l’aider dans sa formation.

 

Thomas n’a que 15 ans lorsque son père Alfred décède d'emphysème. De son propre aveu, il n'aura malheureusement partagé que peu de chose avec lui et ne l’aura pas vu beaucoup jouer car celui-ci passait davantage de temps à écrire sur partition plutôt qu’à jouer du piano.

 

A l’aube des années 70, période de grands changements à Hollywood, y compris dans le renouvellement musical (appelé à posteriori « Silver age »), Thomas vit la disparition de son père comme un électrochoc.  N’ayant pas envisagé jusqu’alors de devenir compositeur, c’est en partie cet événement qui va le pousser à continuer dans ce domaine avec le soutien inconditionnel de sa mère, Martha, (Montgomery) qui l’encourage à poursuivre sa formation musicale.

En 1973, toujours sous l’impulsion de sa mère, Thomas entre pour deux ans à l’USC de Californie du sud pour suivre le programme de composition avec Frederick Lesemann et David Raksin. Parallèlement et de manière plus individuelle, il étudie la diversité et l'ouverture musicale auprès de George Tremblay, éminent professeur dont le rôle a été déterminant dans l'enseignement des techniques associées à l’image. Durant cette période, Thomas approfondi sa culture musicale et comme beaucoup de jeunes étudiants, se passionne pour la musique du 18ème siècle sans délaisser l’étude de certains « explorateurs du son » contemporains du 20ème siècle. C’est ainsi que Newman se revendique de la mouvance de Charles Ives, Igor Stravinsky ou bien encore Bernard Herrmann.

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Dès 1978, sans l'avoir réellement souhaité, il poursuit sa formation à l'Université de Yale, s'orientant vers l'enseignement de Jacob Druckman (élève d'Aaron Copland), Robert Moore et Bruce McCombie. Cependant l'orientation musicale intellectuelle, hasardeuse et avant-gardiste que lui impose souvent l'enseignement de Yale ne l'enthousiasme pas plus que ça, préférant davantage l'écriture tonale et l’accompagnement pour le théâtre.

C’est également durant cette période qu’il se lie d’amitié avec le célèbre Stephen Sondheim, grande figure du musical-hall de Broadway, son véritable mentor avec lequel il monte en 1979 la comédie musicale « Three Mean Fairy Tales »  qui n'obtiendra qu'un bref succès.

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A 27 ans, le voilà diplômé d'une maitrise de composition et prêt à démarrer une carrière prometteuse. Newman est tout d’abord claviériste d'un groupe de musique newwave baptisé « The innocents », puis violoniste, flûtiste et claviériste du groupe Tokyo 77 dans les années 90. 

En 1983, John Williams, compositeur et ami de la famille Newman lui confie l'orchestration d'une scène clé du film "Le Retour du Jedi" de Richard Marquant (le passage de la mort de Darth Vador). C’est en 1984 qu’il se fera réellement connaître en tant que compositeur de musique de film à la suite de sa composition synthétique pour le film « Reckless » de James Foley avec Aidan Quinn et Daryl Hannah pour lequel il fut embauché en tant que superviseur.

 

Dans la mouvance des musiques électroniques des années 80, Thomas se voit proposer « Real Genius », « Revenge of the Nerds », « Jumpin Jack Flash » ou « The Man with one red shoe », « Desperately seeking Susan », des partitions mineures de ses débuts mais qui témoignent déjà d’une certaine maîtrise des atmosphères synthétiques au lyrisme délicat et personnel. 

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​​« Less than Zero » (1987) restera sans doute l’un des meilleurs scores de cette période et une musique toujours très appréciée des fans du compositeur. C’est le sympathique score de « Cookie » (1989), film avec l’inimitable Peter Falk, qui conclut la période des eighties. On retiendra surtout de ces années des partitions clé comme « Desperatly Seeking Susan », « Less Than Zero »,  « Cookie » ainsi que l’épisode aux accents particulièrement féériques « Santa ‘85 » de la série TV « Amazing Stories ».

 

La décennie suivante sera marquée par d’autres belles partitions telles que « Welcome Home, Roxy Carmichael », « The Linguini Incident », « The Player », « Scent of a Woman », « Flesh and Bone », « Threesome », etc. Newman va être alors régulièrement engagé sur des drames intimistes et des comédies dramatiques comme « Men dont leaves » et les très beaux « Welcome Home, Roxy Carmichael » et « Fried Green Tomatoes ».

En ce début des années 1990, son travail gagne en caractère et un style très reconnaissable apparaît rapidement : le style si singulier de Thomas Newman devient ainsi facilement identifiable. Le compositeur joue ainsi régulièrement sur un mélange de classicisme américain dans son écriture symphonique, d’un minimalisme d’écriture reposant sur le jeu des instruments solistes et des touches électroniques qui lui sont chères. Au niveau harmonique, le style de Thomas Newman oscille aussi bien entre classicisme qu’avant-gardisme, entre tradition et modernité.

Thomas a une très bonne connaissance de l’oeuvre hollywoodienne de son père et possède une vraie admiration pour certains classiques tels que ceux de Max Steiner dont il se souviendra lors de l’écriture de « Little Women » (de Gillian Armstrong) en 1994, qui sera en quelque sorte son « Gone with the Wind ».

 

Pour ce somptueux film merveilleusement interprété, Thomas compose une pléiade de thèmes romantiques et poétiques dans une démonstration de savoir-faire lyrique qui semble directement issue de la tradition familiale.  Cet authentique coup de maître allait être renouvelé avec les très beaux films « How to make an American Quilt » (1995), toujours avec Winona Ryder, et « Oscar and Lucinda » (1997) du même Gillian Armstrong. Des dires de cette dernière :

« Son œuvre est pleine d’atmosphères, de tensions et de couches comme aucun autre compositeur que je connaisse [...] Par-dessus tout, il pense à la narration, à la façon dont la musique peut avoir des significations subtiles et inconscientes. »

 

Dans les années 90, Thomas Newman nous offrira également quelques-uns de ses grands classiques tel que le poignant « The Shawshank Redemption » (1994) ou les mémorables « Little Women » (1994), et « The Horse Whisperer » (1998) sans oublier les intimistes « Oscar and Lucinda » et « Meet Joe Black » (1998) avec son lyrisme romantique poignant. On citera également l’incontournable « American Beauty » (1999) qui marque les débuts de la collaboration entre Thomas Newman et le réalisateur Sam Mendes. Newman conclura la décennie avec le monumental « The Green Mile » de Frank Darabont en 1999, qui lui permettra de prolonger un style déjà amorcé quelques années auparavant sur « The Shawshank Redemption », notamment dans son écriture orchestrale minimaliste et très reconnaissable.

 

Les années 2000 permettront à Newman d’enchaîner dans des registres souvent plus dramatiques et diversifiés : des films comme « Erin Brockovich » (2000), « Pay it Forward » (2000), le bouleversant « Road to Perdition » (2002) « Cinderella Man » (2005) ou « Lemony Snicket’s A Series of Unfortunate Events » (2004), partition débordante d’idées fantaisistes auxquels s’ajoute  une partition de choix, celle de « The Good German » de Steven Soderbergh (2006), film pour lequel Newman pastiche carrément le golden age hollywoodien et rend ainsi hommage à quelques-uns de ses maîtres du passé (dont Max Steiner et Korngold et aussi son père Al Newman). On citera également « Jarhead » (2005) et « Revolutionary Road » (2008), deux autres films de Sam Mendes.

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Avec « Finding Nemo » en 2003, Thomas Newman manifeste un intérêt soudain pour les musiques de dessin animés, genre encore inédit dans sa filmographie si l’on exclut WALL-E en 2008, qui s’avère être une partition plus légère, enjouée et fantaisiste ; Dans « Finding Nemo », Newman s’essaie également à la musique d’action hollywoodienne, chose assez exceptionnelle étant donné que le musicien a toujours manifesté un réel désintérêt pour ce sujet. A quelques exceptions près, Thomas Newman ne débute quasiment jamais ses films en fanfare, préférant les entrées discrètes et intimistes de façon à faire émerger doucement la musique dans le film.

 

A ce propos :

« Il y a plusieurs manières d’entrer dans le film, tout peut-être sujet à l’inspiration » confit-il.

 

Grâce à sa collaboration avec Franck Darabont et Martin Brest, Thomas est habitué au registre sentimental et intimiste, mais sa collaboration avec Sam Mendes sur le film « American Beauty » en 1999 lui offre la possibilité de composer dans un registre très personnel et une nouvelle fois minimaliste.

L’arrivée de Mendes en 2012 dans la franchise James Bond 007 permettra à Thomas Newman de s’atteler ainsi à la musique du 22e opus de la saga : « Skyfall ».

Alors qu’il semblait improbable qu’un musicien comme lui participe à la musique d’un James Bond, son score étonne et confirme les capacités du compositeur à produire de la musique d’action percutante et au suspens bien dosé. Il parvient cependant à conserver son propre style musical tout en y greffant les incontournables touches « bondesques » ainsi que du sound design moderne tout en lorgnant par moment du côté de David Arnold façon « Casino Royale » ou « Quantum of Solace » (continuité musicale oblige !). « Skyfall » est donc un score tendu, fun et moderne qui bouscule l’univers assez intimiste propre à son œuvre ; il semble donc toujours prêt à s’aventurer dans des domaines d’expression musicale toujours plus diversifiés.

Newman retrouve Sam Mendes pour « Spectre » (2015), le Bond suivant qui renouvelle l’approche en y incluant des percussions électroniques très tendances mais fatalement plus impersonnelles. L’approche de Newman sur « Spectre » varie assez peu de celle de « Skyfall », disons qu’elle est complémentaire et dans le même esprit, pas de surprise à l’horizon donc.

 

En 2019, Sam Mendes emmène Thomas Newman dans les tranchées du film de guerre avec « 1917 ». Le compositeur aborde la thématique non sans un certain contrepied sonore avec des passages très symphoniques et puissants mais aussi avec des nappes sonores modernes et du sound design moderne provocant des anachronismes significatifs mais assumés.

On est loin de la musique martiale habituelle pour ce genre de film mais le musicien a souvent l’intelligence de laisser ses intuitions profondes lui dicter ce qui sera musicalement juste pour le film.  Ainsi, qu’il soit apprécié ou non, Thomas Newman accepte souvent de prendre des risques qui l’amènent alors à écrire des choses surprenantes, originales et différentes de ce que l’on a l’habitude d’entendre au cinéma. 

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Son approche originale du timbre est une caractéristique majeure de son style. Ses atmosphères de tensions musicales  particulières, ses nappes sonores envoûtantes, son minimalisme si particulier et son goût pour le jeu épuré des instruments solistes sont assez uniques dans l'univers de la musique de film.

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​L’approche cérébrale de la mise en musique d’un film ne s'adapte pas à toutes les oreilles mais son lyrisme sensible accroche et marque le film de manière concrète jusqu’à le rendre parfois inoubliable (on se souvient tous de ces notes mélancoliques bouleversantes de piano lors du final de « Road to Perdition » qui semblent perdues dans l’éternité).

Pour un metteur en scène, collaborer avec un compositeur tel que Thomas Newman, c’est faire le choix d’un style unique et très identifiable, le réalisateur ayant aussi l’assurance d’obtenir une musique originale qui adhère parfaitement aux images.

Fils d’un immense compositeur qui a su amener l’excellence à Hollywood, il semble en être à la fois son digne successeur tout en étant un compositeur innovant et assez représentatif de son époque. Bien que souvent déstabilisantes par leur approche originale et leur technique, ses dernières œuvres pour le grand écran sont remarquables à bien des égards. Thomas Newman progresse dans le cinéma à la manière de son père, fidèle à un style particulier entre tradition et modernité, tout en suivant un continuum musical ponctué de remarquables coup d’éclats.

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Compositeur unique possédant une vaste culture musicale, Newman dispose également d’une source inépuisable d’idées et ses compositions les plus récentes démontrent plus que jamais que le musicien est bien capable de tout écrire avec une passion constante sans cesse renouvelée ; en témoigne en 2011 l’ambiance tendue et mystérieuse de « The Debt » qui s’avère être un score assez complexe ou le dynamisme, l’action et la fraîcheur de « The Adjustement Bureau » (2010). À la tension musicale prenante de « The Iron Lady » suit, en 2017, l’excellent « Victoria & Abdul », score lumineux aux riches sonorités ethniques. Citons également « Tolkien » en 2019, partition aux accents presque mystiques, qui constitue sans doute l’une de ses plus belles réalisations. 

En 2021, il compose le très atmosphérique « Operation Mincemeat », partition intelligente qui reflète à merveille la stratégie militaire, puis un score social et amusant pour « A Man Called Otto » (2022) suivi de « Dog » (2022), une musique d’une grande fraîcheur qui reste encore non éditée à ce jour.

Plus récemment, Newman composera la musique de « Elementary » (2023) pour les studios Pixar/Disney, un score traditionnel et expérimental à la fois, une sorte de brassage musical dynamique et inventif à l’image d’un compositeur passionné et heureux d’avoir la possibilité de pouvoir exprimer en toute liberté ses idées musicales.   

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Newman a aussi composé pour la télévision avec des séries TV telles que la mini-série « Angels in America » (2003), qui lui vaudra une nomination aux Grammy Awards 2005 ; En 2001, il écrit le thème de la série « Six Feet Under » d’Alan Ball (Grammy Award 2003) puis le thème mystérieux de la série « Castle Rock » en 2018.

 

Thomas Newman est un compositeur incontournable à Hollywood, il a été  nominé à de nombreuses reprises aux Academy Awards sans avoir encore gagné la prestigieuse statuette, il reste cependant l’un des musiciens les plus talentueux et les plus appréciés du cinéma américain actuel.

A noter pour finir que Thomas Newman a également répondu à plusieurs commandes pour des œuvres de concert, incluant « Reach Forth Our Hands » pour le bicentenaire de Cleveland en 1996, un « Concerto pour contrebasse et orchestre », commandé en 2001 par le Pittsburgh Symphony, l’œuvre « It Got Dark », une commande du Kronos Quartet en 2009, puis une autre commande du Los Angeles Philharmonic  pour une version de « It Got Dark » adaptée pour quatuor à cordes et orchestre.

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Pascal Dupont, Quentin Billard, Olivier Verbrugghe © 2023 DR

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